A la mémoire des Naufragés d'Ouessant
Pour ce second volet des récits photographiques consacré aux fascinants paysages de l'île d'Ouessant, (le premier volet est à retrouver ici), me voilà de retour sur la côte sauvage.
Au milieu des vagues et à l'heure des grandes marées aux allures de tempête.
Depuis des siècles, cette île est redoutée par les navigateurs et des centaines de naufrages s'y sont produits.
"Qui voit Ouessant voit son sang" disaient les marins.
Et si par chance je n'ai pas vu la couleur de mon sang lors de mon séjour sur l'île, j'ai pu apercevoir certains des Naufragés d'Ouessant.
Dans ce nouvel épisode, je vous emmène à leur rencontre.
Au milieu des récifs et des écueils, la mer d'Iroise s'agite enfin et la marée vient affronter de violents courants contraires.
Dessinant sous mes yeux un tumulte infernal.
Au large, la houle et les vagues entament leur travail de sape.
L'eau s'infiltre de toutes parts et rien ne peut lui résister.
Pendant un long moment, je ne peux prendre de photos, absorbé par ce ballet qui s'improvise.
Peu à peu une chorégraphie se met en place, rendant au paysage sa part de brutalité.
Je ne peux rester plus longtemps les bras ballants devant ce spectacle d'une si rare intensité.
En ces moments qui durent une éternité, il n'est pas question d'un simple instant décisif.
Chaque instant est décisif et je retiens mon souffle.
Le chant des Sirènes fait ici écho à cet à appel du vide que je connais si bien.
Avec cette même envie furieuse de me mêler aux éléments.
Et du chaos parfois surgit le sublime.
Sous la forme d'un fantôme.
En découvrant cette sorte d'apparition, je ne peux m'empêcher de penser aux milliers de naufragés venus périr ici.
Cette vision me hantera toute la nuit.
Toujours cette dualité omniprésente entre noirceur et beauté des choses.
Mais ce n'est que le lendemain, sous le soleil retrouvé, que je les aperçois enfin.
Ils sont bien là, telle une Apparition, leurs visages gravés dans le récif par des tailleurs de pierres.
Ils sont installés aux premières loges et n'ont plus rien à craindre.
Sorte de mausolée à ciel ouvert et à fleur d'eau.
Suis-je le seul à pouvoir les voir ???
Autour d'eux des corps émergent, faisant rempart aux vagues en s'érigeant vers le ciel.
Quand d'autres sont déjà bien installés.
En ces instants mouvementés, leur présence m'apaise.
Et à mesure que file le jour, la mer retrouve son calme.
Si vous souhaitez me faire découvrir des paysages ou partager des aventures qui vous tiennent à coeur, n'hésitez pas à me contacter pour en discuter.
Moment inoubliable …
DW
Quel magnifique et poignant récit !. j’ai vu leurs visages aussi mais dites-nous ils ont été sculptés ?!.
merci sincèrement pour vos sublimes photos , joyeuse fête de Noël à vous
Merci Olivier à vous aussi de très belles fêtes de Noël et fin d’année
merci pour ces belles photos et récits,et moi j’ai bien vu les visages sur les rochers
alors à 2024 pour vos photos
patricia
Alliance où lutte entre terre et mer très sensiblement exprimée au travers de la personnalité de l'auteur.
Plus que magnifique, subtil !
Bouleversant